Le mariage de Julien et Leslie à Nantes, Loire Atlantique
Champêtre Été Vert 6 professionnels
J&L
13 Jui, 2019Le reportage de notre mariage
“Purée mais on est vraiment obligé de marcher 10 ans pour profiter d’une plage pleine d’algues ?!” Gromelais-je en ce joli 31 mai 2018, quelque part en Sardaigne. Je faisais preuve de ma bonne humeur légendaire, surtout lorsqu’il s’agit de marcher sous un soleil de plomb, au coeur d’une végétation touffue grouillant de moustiques voraces.
Ce jour là, Julien avait tenu à ce que nous nous rendions sur une plage bien particulière, La plage “Arenas Biancas” à Teulada, qu’il avait repéré pour la beauté de ses dunes blanches, donnant à la côte une soudaine atmosphère dubaïote.
Je marchais donc derrière mon cher et tendre, qui était un peu stressé par mes plaintes sans fin, sans doutes un peu lassé de mener sa rombière mal lunée vers ce lieu qu’il avait rêvé pour lui demander sa main. Puis vint cet instant, ces échanges de mots, quelques larmes, la surprise, et la perspective de l’engagement officiel dans une vie commune. Les algues devinrent des aurores boréales, les moustiques se firent papillon et ma bile se transformait soudainement en une rivière de danette vanille.
En savoir plus »Et très vite, je projetais avec joie l’organisation de ce mariage dont la préparation allait s’étendre sur environ 9 mois.
Trouver l'endroit
Le premier critère est celui du lieu, car c’est cette disponibilité qui définira la date réservée à la mairie, et qui structurera ensuite toutes les prises de contact pour approcher les différents prestataires. Le lieu donc, vaste sujet. Ici, en Loire Atlantique, il existe de nombreuses possibilités : châteaux, domaines, salles des fêtes, corps de ferme… Et il y en a pour tous les budgets.
Nos critères principaux étaient les suivants :
Nous voulons un lieu charmant et accueillant, où des invités peuvent loger, et où tous se sentiraient comme chez eux.
Nous voulons éviter les propriétaires mal à l’aise avec l’idée de prêter leur espace le temps d’un mariage (véridique, on se sent fusillé du regard au moindre gravier de côté).
Nous voulons éviter les lieux qui nous imposent des prestataires (que ce soit pour le traiteur comme pour le DJ “car-mon-petit-fils-fait-ça-de-métier-et-il-est-très-doué”).
Nous voulons éviter d’être mis à la porte à 2h du matin (“vous savez tous les mariés sont rincés au bout de la journée et tout le monde se couche à 2h du matin grand maximum”) car nous sommes des fêtards de l’extrême. Ce critère excluait de fait les salles des fêtes, dont les horaires sont limités. Tant pis pour les économies.
Nous avons visité plusieurs domaines, et il y a vraiment des perles dans la région (Quelle beauté ce Château de la Rairie et sa piscine semi intérieure) mais j’ai eu un coup de coeur très fort sur le tout premier domaine, situé à Montrevault-sur-Evre, ”Les 3 Rivages“.
La vue de jour du Domaine des 3 Rivages
Cet endroit réunissait tous ces critères : les propriétaires bienveillants, calmes et sans égos. Le lieu que l’on découvre en contrebas, bordant un immense lac tranquille et apaisant. Les petits bosquets fleuris, la salle et ses grandes baies vitrées laissant entrer les belles lueurs du jour dans le lieu de réception.
Mon futur fut émerveillé mais légèrement moins emballé : le lieu bordant le lac, il craignait que les invités soient répartis sur toutes la longueur et que cela ait un impact sur les rencontres entre les gens (et ainsi déclencher des éventuelles contre soirées dans différentes zones du domaine). Remarque tout à fait légitime, mais qui n’arrivait pas à sortir ce lieu de mon esprit.
L’endroit m’apaisait profondément, et c’est donc à grands renforts d’arguments que je travaillais mon cher et tendre au corps pour évacuer toutes ses craintes. J’exprimais avec force et conviction le principe de cohésion de masse non prévisible, la capacité de sociabilité de nos proches, les lois quantiques de l’univers et les théories relationnelles inter-culturo-générationelles pour lui prouver que nos invités arriveraient à s’entremêler sans la moindre difficulté (alors qu’au fond, j’avoue que je n’en savais fichtrement rien. Tout au culot, c’est ma devise).
Rassuré par mes arguments (dont les fondements étaient aussi solides qu’une base Flamby) et mes convictions (se résumant peu ou prou à “mais c’est quand même super joli”), nous options finalement pour cet endroit, qui nous révélait sa beauté et son histoire au fur et à mesure de nos visites.
Une évidence…et sans regrets aucun.
Allier coupe de folie et optimisation des coûts
Le domaine étant réservé, il fallait bien l’admettre : nous étions déjà en train de craquer le budget anticipé dès le premier mois. Ce n’est pas vraiment un problème à partir du moment où l’effort financier n’est pas réparti à parts égales, et que tout craquage sur un poste implique l’optimisation d’un autre.
Pour cela, une méthode infaillible : se remémorer les mariages vécus en tant qu’invité, et analyser les souvenirs qu’on en garde.
La décoration
Je m’embarquais donc dans une longue quête d’éléments de décoration chinés en brocante et chez Emmaüs, non seulement pour essayer d’acheter le moins possible de neuf (on ne s’imagine pas l’empreinte carbone pour un événement d’une seule journée…) mais aussi pour décorer le domaine – chargé d’une belle histoire familiale – par des objets qui auraient eux aussi leur propre histoire, symbole ou signification.
Ainsi, les centres de tables étaient des tissus du marché de St Pierre, acheté avec ma mère et fait en madras, en wax ou tartan, rappelant les racines écossaises de mon époux, et les origines afro caribéennes de mes parents.
Lasse d’errer sur les décorations très épurées des board Pinterest (#mariagechampêtrejenpeuxplus) je voulais des éléments dépareillés, jouant avec les lumières (verreries mes amours), les transparences, et les couleurs. Chaque table avait donc sa petite décoration, les centres de table donnant une tendance principale de couleur que je réhaussais avec des objets de décorations, tous uniques, complétant au mieux la couleur centrale.
Il était essentiel pour moi d’apporter dans cette décoration un esprit pétillant et très acidulé. Etant amoureuse des couleurs devant l’éternel il me fallait ce juste mix de simplicité et de folie… Et c’est d’ailleurs bien heureuses que nous dévalisions la veille tous les Hyper U et les Lidl de la région, accompagnée de ma meilleure partenaire de crime (ma mère) pour embarquer une trentaine de bouquets, les déstructurer, et reformer des compositions florales de notre choix que nous disposions sur les tables et un peu partout dans le domaine (et nous en avions même trop… Budget total, 100 euros. Une aubaine).
Dans ce même esprit de rencontre des cultures, il fallait créer des espaces de connexion entre les familles qui ne se connaissaient pas (nos pères, par exemple, ne s’étaient jamais rencontré jusqu’alors).
Aussi, le petit “gentlemen corner” avec ses quelques belles bouteilles de rhum martiniquais et de whisky écossais réchauffait les coeurs des Highlands comme des Caraïbes.
Sur les tables, des petits pots de rigolettes nantaises (ces berlingots sucrés et colorés typiques de la région) et des mignonnettes d’hydromel de la Distillerie Warenghem, situé à Lannion (lieu de mes belles années d’études) et référence à notre amour commun de la Bretagne.
Le repas
Etant une amatrice de bonnes tables et de bons vins, ce fut difficile pour moi d’admettre que je ne me souvenais tout simplement pas de ce que j’avais pu dîner dans d’autres mariages, mêmes pour ceux qui m’avaient profondément marqué. Dans un même temps, j’avais du mal à envisager un buffet froid Piémontaise-Rosbeef-Colesaw parce que j’aime beaucoup trop me faire servir. Il fallait donc trouver un traiteur proposant un service à l’assiette, dans des tarifs raisonnables, et surtout sans droits de bouchon.
En effet, nous souhaitions choisir notre propre vin parce que c’est trop cool de visiter des domaines et de faire des dégustations, mais aussi pour travailler en direct avec des producteurs locaux. Nous avions repéré de belles vignes sur la route pour aller vers le domaine, et c’est Virginie, gérante des 3 rivages qui nous a livré une très belle découverte : le Domaine de Beauregard de la famille Macé propose en effet une sélection de vins rouge, blanc, rosé (sachant que l’entrée de gamme est déjà de très belle facture). Il nous fallait travailler avec une famille qui connait son produit, tout comme notre producteur de Clairette de Die dela Cave Monge-Granon, dont nous sommes des fidèles habitués.
Cette liberté de sélection a donc porté notre choix sur L'Etang Moderne, où nous avons été accompagné par un couple au sourire radieux, qui nous rassurait sur leur capacité à gérer cet événement en toute autonomie. Nous n’avions pas le budget pour taper dans de la haute gastronomie (même si nous adorons cela) mais le service proposé par ce traiteur était parfait et en totale corrélation entre nos attentes, notre niveau d’exigence, et notre besoin de se sentir à l’aise avec les personnes.
Mention spéciale pour le service, qui fut absolument parfait, et – c’est tout bête – les serveurs eux mêmes semblaient heureux de découvrir ce lieu qu’ils ne connaissaient pas.
Pour compléter le joli buffet de dessert proposé par notre traiteur, nous avons opté pour un wedding cake créé par Sugar Sugar. Pour l’anecdote, Marie, la gérante, fut sidérée dès notre première rencontre par la volubilité de mon époux qui lui faisait sans sourciller un brief artistique ultra précis sur la couleur, les teintes et les textures du gâteau. Moi qui pensais le trainer dans une sortie-relou-jai-pas-davis-tout-me-va, le mariage fait naître des intérêts inattendus !
Marie n’est pas juste pâtissière, c’est une véritable artiste dont les créations sont aussi belles que bonnes. Je dois avouer que la simple vision de son gâteau de mariage me donne envie de replonger dans cette somptueuse génoise pavot citron.
Entourés de tous ces professionnels d’exceptions, nous étions donc ravis, enchantés par ces rencontres, et totalement en confiance.
Faire confiance
Hyper important.
Et pour faire confiance, il faut aussi être en accord avec ses propres exigences, sans pour autant sombrer dans la “sur-exigence”.
Je m’explique avec une anecdote assez cocasse : J’avais réservé une prestation coiffure/maquillage chez deux prestataires qui travaillent ensemble, en prenant bien soin de m’enquérir de leur capacité à gérer les cheveux afros et les peaux noires. Réponse unanime des deux dames ” oui, oui… Amenez juste votre fond de teint pour être certaine d’avoir la bonne teinte”. Rien que là, petite puce à l’oreille…Je n’ai jamais eu à ramener mon propre fond de teint, mais pourquoi pas.
Je réserve un essai quelques mois auparavant, régulièrement décalé par ces prestataires qui ont des imprévus (tout à fait légitimes) mais qui nous reporte l’essai à seulement 2 semaines du jour fatidique.
J’avoue que je flippe un peu.
Et puis vint l’essai, et là, c’est le drame. Je suis plus laide en sortant de la séance make up / coiffure qu’en arrivant sans maquillage et sans coiffure. Help.
Je poste donc sur des forums ma mésaventure, j’envisage de me maquiller moi même, quand soudain un rayon de soleil éclaire cette sombre journée : Mélanie.
Mélanie a été maquilleuse dans de grandes enseignes de produits de beauté. Elle s’est ensuite lancée à son compte lorsqu’elle a décidé de ne pas faire de concessions avec le temps qu’elle désire dédier à ses clientes. Ainsi naissait Meliwa Make up Artist, où Mélanie peut enfin exprimer son art.
Et c’est une femme absolument géniale.
D’une douceur sans pareil, à l’écoute, concentrée, pétillante, elle est tout ce qu’on peut attendre d’une maquilleuse et on se sent prise en main, sous le regard d’une personne vraiment talentueuse. La confiance s’instaure très vite, et je peux de nouveau désactiver le mode angoisse. Ouf.
Elle faisait parti de la petite équipe composée de ma mère et de ma soeur lors de mes préparatifs le matin du mariage, et ce moment n’aurait pas été le même sans elle. Ce matin là, Mélanie était devenue une cousine. Elle faisait parti de la famille, et sa fraicheur balayait délicatement les craintes d’une brise de légèreté.
Prête pour le grand départ vers la mairie !
Profiter
Cela semble évident, mais il vaut mieux se le rappeler.
L’observatoire national des poncifs a observé que sur les 10 dernières années, la phrase “mariage pluvieux mariage heureux” commence à observer un déclin, rattrapée par la phrase “profitez ça passe trop vite”.
Et effectivement, c’est peu de le dire.
Tous les proches sont réunis, et vous êtes systématiquement en train de discuter avec quelqu’un. Vous avez cette sensation de parler à tout le monde et à personne en même temps. Ceux que vous avez vu plus de 5 minutes ont la sensation de vous avoir vu en coup de vent, alors que ce sont peut être ces personnes que vous aurez vu le plus longuement.
Profitez de votre jeune époux, lors d’une séance de photographie à deux (honnêtement, personne ne remarquera si vous vous absentez 20 minutes).
Se rendre compte que j’ai bien fait d’épouser l’homme le plus drôle du monde
Profitez d’un instant solo, pour réaliser ce qui s’est passé et ce qui est en train de se passer.
Profitez d’un verre partagé avec vos cousin(e)s que vous ne voyez jamais assez.
Profitez du repas, redécouvrez vos accords mets et vins.
Profitez du regards de vos parents, des émotions, de vos proches aimants.
Profitez de votre engagement, regardez sa belle alliance au doigt (target locked, welldone).
Profitez des rires et des affinités qui se créent sans vous parmi des amis qui jouent ensemble avec les jolis jeux en bois loués pour l’occasion.
Profitez du DJ, attentif, qui saura vous passer une petite playlist bien rock qui vous fera vibrer après une incroyable première danse totalement improvisée.
Vous avez correctement choisi vos prestataires, si vous leur faites confiance, si vous épousez l’homme que vous aimez de tout votre être, alors prenez le temps de profiter.
Se souvenir
A mon sens, un poste clé du mariage. La photographie.
Car la mémoire est faillible, mais aussi parce que vous ne pourrez pas être partout, l’oeil du photographe sera votre don d’ubiquité de la journée. Le style graphique, mais surtout le caractère de votre photographe sera déterminant pour que vous vous sentiez à l’aise à son contact.
Thomas fut cet homme là. Il se fait voir lorsqu’il veut être vu, autrement, il se fond dans la masse et photographie les instants avec discrétion et pudeur. Il nous accompagne et porte sur les moments un regard empli de douceur, et cela caractérise ses prises de vues.
Ce qui nous reste de notre mariage sont ses interprétations de cette journée, ce qu’il lui a semblé juste de prendre en photographie, et ce qu’il a préféré laisser vivre dans l’intimité des souvenirs. Les moments disponibles pour observer et profiter sont rares. Ces moments permettent de graver les souvenirs en mémoire, mais il faut bien avouer que cette folle journée laisse peu d’instants de calme… Votre photographe a donc un pouvoir très important sur l’enracinement de ce jour dans votre mémoire, car ses images s’entremêleront aux empreintes de vos émotions.
Au lendemain du mariage, il me paraissait inconcevable de laisser faner mon si joli bouquet, façonné par les mains délicates de la fleuriste de chez Pollen à Nantes, qui répondait à toutes mes idées pas forcément simples à mettre en oeuvre (en raison de la présence de fleurs rares, notamment).
Je me suis alors attelée au séchage de mon bouquet, laqué régulièrement tête vers le bas pour l’enfermer dans un terrarium que j’espère conserver des années…
Bilan : nous avons convenu que pour nos 10 ans de mariage, nous organiserions un festival.
See you there !
Services et prestataires du mariage de Julien et Leslie
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